L’arrivée d’un bébé dans un couple est (en général) un événement heureux et une des plus belles choses dans la vie d’un couple. Voire pour certains, c’est la seule vraie raison d’être en couple (tu vois la pression sociale…?) ! Et pourtant .. c’est une épreuve, un passage qui demande beaucoup de négociation, de communication et de recul .. choses qui ne sont pas simples à mettre en oeuvre dans le contexte d’accueil du nouveau-né / hormones / manque de sommeil ! Et malheureusement les réalités sont là, puisque 20 à 25% des couples se séparent dans les premiers mois suivant l’arrivée d’un bébé.
Or ce n’est pas APRES l’arrivée du bébé quand les difficultés sont là et les esprits échaudés qu’il est recommandé de prendre du temps pour son couple, mais bien AVANT ! C’est quand l’enfant n’est encore qu’un désir où la grossesse rassemble le couple autour d’une attente commune que la future parentalité se joue, que le nouveau quotidien se prépare et que le dialogue se libère.
Un changement pour la femme
Un changement? .. un chamboulement, un raz-de-marée, une tempête émotionnelle, une décharge électrique, un tsunami, un bouleversement, une nouvelle vie…
Entre la grossesse, l’accouchement, le post-partum, les hormones, les éventuelles difficultés médicales dans tout ça, le nouveau corps à accepter, et j’en passe, la femme doit faire face à un ras-de-marée de changements. Aussi appelée la “matrescence” (contraction de maternité et adolescence), c’est une étape de changements pour la femme. Elle doit se reconstruire dans ce nouveau rôle de femme et de mère et trouver un équilibre pour elle-même avec et pour son enfant.
La difficile place du papa, du conjoint, du “tiers séparateur”
La place du jeune père ou de la conjointe n’est pas beaucoup plus simple. Souvent considéré comme “le second parent”, voire pire, le “tiers séparateur”, les changements qui s’opèrent pour lui.elle ne sont pas vraiment considérés. Après tout, il.elle n’a pas porté l’enfant, n’a pas accouché, ses hormones ne jouent pas au grand 8 … oui, mais lui.elle aussi est aussi à une étape importante de sa vie, doit redéfinir son rôle et sa place pour lui.elle-même et dans cette nouvelle constellation familiale. Et le seul rôle qui lui soit réellement considéré est celui d’être aux côtés de La Mère. Tout en n’étant pas un rôle très valorisant, aider dans la juste mesure est difficile. Jongler entre le rôle de père, de mari, de conjoint, alors que la société ne lui demande qu’à retourner travailler pour assumer son rôle nourricier n’aide pas. Pour un couple heureux après bébé, redonner toute sa place et sa dignité au co-parent.
Le couple après bébé ?
Aux changements que chacun doit traiter avec lui-même s’ajoutent des facteurs spécifiquement liés au couple et à la situation. Et si le désir d’enfant était davantage porté par l’un des deux parents, quelles conséquences pour la relation future ? Et comment repenser la sexualité alors que le corps de la femme a subit un rouleau compresseur, qu’il lui est difficile de l’accepter tel qu’il est et de se sentir désirable ? Comment prendre du temps pour soi et se retrouver quand on ne peut quitter son enfant plus que quelques minutes et qu’en sa présence le rôle de parent prend le pas sur celui de conjoint ?
Et sur la durée, le quotidien à repenser
Vous la voyez l’ombre menançante de la monotonie ? Avec un ou plusieurs enfants les discussions tournent vite autour des éléments pratiques du quotidien “tu peux aller le chercher à la crèche et racheter des couches ?”. Ajoutez à cela une charge mentale qui s’alourdit et (fréquemment) un manque de communication..
Communiquer, continuer à prendre du temps à deux est évidemment le maître mot, mais difficile à mettre en oeuvre et surtout difficile à anticiper quand on y est pas encore..
Bien évidemment il existe de multiples façons de se faire du bien, de faire du bien à son couple, de prendre du temps individuellement et ensemble ou de se faire aider. Si la communication et le temps pour soi sont les discours généraux (et ils ont raison!), j’ai également envie de vous conseiller d’an-ti-ci-per.
Quelques conseils ..
- Echangez pendant la grossesse, beaucoup et souvent (en créant éventuellement un rituel d’échange) pour aborder tous les thèmes importants allant des choix de l’accouchement aux souhaits d’éducation. Si vous créez une vision commune de la direction à prendre il sera d’autant plus facile de former une équipe solide et de se soutenir mutuellement.
- Prévoyez quelque chose pour « l’après-accouchement ». Vous pouvez partir en week-end avec bébé et profiter d’un temps à vous hors de la maison (attention tout de même, faites simple en terme de destination et d’organisation et évitez les toutes premières semaines en cas d’accouchement difficile qui vous demanderait de rester alitée.)
- Trouvez un équilibre. Soyez attentif à ce qui fait votre relation avant l’arrivée de l’enfant. Quelles sont vos activités en commun, vos plaisirs partagés, sur quoi vous retrouvez-vous. Bien identifiés ensemble, ces moments forts du couple seront plus faciles à répéter par la suite. Définissez cet objectif commun ensemble pour que chacun se donne les moyens de continuer à faire perdurer ces moments.
- Après la naissance gardez les bonnes habitudes, continuez à vous intéresser à votre conjoint, à ses ressentis et partagez lui vos besoins. Certaines jeunes mamans ont tendance à prendre en charge le bébé en attendant de l’aide du conjoint mais sans lui demander explicitement. Le rôle du conjoint est difficile, sachez l’entendre et aidez-le à s’inclure dans votre duo.
- Ne vous mettez pas la pression pour reprendre une vie sexuelle active, la femme a généralement besoin de temps pour s’accepter de nouveau. Cependant, c’est un pan de la vie de couple et avec un conjoint bienveillant et valorisant tentez de renouer avec cet aspect de la vie conjugale.
- N’hésitez pas à vous faire accompagner pendant la grossesse : par un médiateur neutre (un ami ? une membre de la famille?) ou par un thérapeute professionnel, il n’est jamais trop tôt pour mieux communiquer. Une thérapie de couple est souvent débutée trop tard, donc pas besoin d’être au fond du gouffre conjugal pour s’y mettre !
- Prendre du recul … ce désaccord est-il vraiment si important ? Quels sont mes besoins / ses besoins ? Qu’est-ce qui compte réellement ?
Nous reviendrons en détail sur les différents aspects pour bien préparer son couple, mais en attendant aimez-vous et communiquez 😉
La statistique de ton introduction fait vraiment froid dans le dos. L’image idéalisée du bébé est malheureusement trop souvent véhiculée alors qu’un bébé demande énormément de temps et d’attention et c’est tout à fait normal. J’en fais d’ailleurs référence dans le 1er conseil de mon guide offert pour vivre une vie de maman sereine et épanouie car en avoir conscience peut vraiment aider à passer le cap difficile des premiers mois.
Bonjour, du coup je me demande comment se sentent tous les couples de parents. Au vu des divorcés grandissantd, je ne sais pas si le changement couple qui se transforme en famille, peut se faire dans le bonheur ou l’amour. Pour la plus part non, parce qu’on nous enseigne pas cet art d’être en couple.
Merci de nous montrer cette facette de vie.
Elisa
C’est vrai qu’on nous apprend peu cet « art d’être en couple », comment bien communiquer, prendre du recul pour repositionner ses priorités .. mais je crois aussi que beaucoup de parents arrivent à vivre cette période dans le bonheur et l’amour, même si malheureusement ça ne correspond pas à l’ensemble des parents ..
C’est vrai que la parentalité est un véritable challenge pour le couple! Et souvent, papa a du mal à trouver sa place durant la grossesse et l’accouchement.
Tout à fait. Je trouve aussi que tout l’environnement et la « préparation a l’accouchement » est centrée sur la mère, sans prendre en compte ce que ça provoque pour le père et cela ne les aide pas à trouver leur juste place. .